Home
Présentation

Les recherches menées au sein de l’Unité thématique de recherche sur les médias et la médiation (Lemme) ont pour vocation d’interroger, de manière théorique et empirique, les processus et dispositifs de médiation que constituent la production, la circulation et la réception des objets culturels et médiatiques dans un espace technologique, économique, symbolique, social et politique.

Dans les domaines de recherche concernés par le Lemme, le terme « médiation » n’a pas le sens de « résolution de conflit » qu’il peut avoir dans le langage commun ou dans des pratiques comme la médiation familiale ou juridique, mais il est utilisé, de préférence à « communication », pour mettre l’accent sur les objets et dispositifs d’une part, et sur la relation que ces objets instaurent ou dans laquelle ils sont pris d’autre part. Lorsque nous parlons de médiation, nous nous intéressons ainsi aux relations (sociales ou interindividuelles) en tant qu’elles sont « médiées » par les objets et dispositifs, symboliques, à vocation culturelle ou sociale.

Il faut néanmoins souligner que dans toutes les acceptions du terme, la médiation suppose, à un moment ou un autre, la possibilité d’un conflit sur les normes, les valeurs, les perspectives et les visions du monde et, par conséquent, soulève la question de leur négociation ou de leur imposition, en quoi le concept de médiation est un outil pertinent pour une analyse critique des fondements de la vie sociale et de l’identité collective.

S’il est aujourd’hui borné aux approches culturelles et sociales, le Lemme pourrait par conséquent être à moyen terme étendu à d’autres disciplines (droit, pédagogie, sciences politiques) afin de constituer à Liège un pôle de recherche plus large sur la médiation.

Ainsi entendu, le concept de médiation apparaît néanmoins déjà comme un élément fédérateur en ce qu’il permet d’articuler l’ordre des objets, des pratiques ou des manifestations (exposition, livre, article de presse, visites de lieux culturels, pratiques de la médiation juridique, scolaire, etc.) à l’ensemble de leurs conditions de production (contexte historique, politique culturelle, de programmation ou de vulgarisation, contraintes socio-économiques et politico-institutionnelles, stratégies éditoriales…), rendant compte par là que toute manifestation ou circulation d’un « objet » dans l’espace public relève d’un « empilement de médiations » (Hennion) qu’il faut décrire.

L’analyse de ces processus et dispositifs requiert par conséquent un éclairage pluridisciplinaire (historique, esthétique, politique, sociologique, économique, ethnographique, technique, sémiotique, etc.) que les Sciences de l’information et de la communication, en tant qu’interdiscipline, contribuent certes à construire ; mais un ancrage intra et inter-facultaire est une nécessité dès lors que l’on souhaite prendre acte de la diversité des approches et pratiques de la médiation d’une part, et réfléchir au rôle et aux fonctions de l’ensemble de ses processus d’un point de vue social et politique d’autre part. Il existe en effet d’autres domaines de recherche qui travaillent à articuler des objets, des manifestations ou des pratiques de médiation à des questions sociétales ou politiques. L’interdisciplinarité que le Lemme se propose de construire contribuera tant à enrichir nos objets (les médias et la médiation) qu’à les cristalliser autour de problématiques communes.